La mammographie de dépistage est un outil précieux pour détecter précocement le cancer du sein, avant qu’il ne se manifeste par des symptômes, à un stade alors plus avancé.
En France, le programme de dépistage organisé s’adresse à toutes les femmes de 50 à 74 ans, sans autre facteur de risque que leur âge.
Pourquoi une mammographie de dépistage du cancer du sein ?
Le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme, en particulier à partir de la cinquantaine. Il touche environ 12,6%, une femme sur 8, de la population féminine tout âge confondu.
Contrairement à la mammographie de diagnostic qui intervient lorsqu’il existe un symptôme évocateur, la mammographie de dépistage est pratiquée à un stade précoce, avant même l’apparition d’un signe quelconque.
L’objectif est de détecter le cancer très tôt afin de limiter au maximum les traitements, qui peuvent être agressifs, et favoriser les chances de guérison.
Mammographie de dépistage : comment ça marche ?
Dès que la femme atteint l’âge de 50 ans, elle reçoit par courrier, une invitation personnalisée pour réaliser une mammographie, prise en charge à 100%. Ce courrier comporte également des informations sur les modalités du programme de dépistage organisé. En particulier, il fournit la liste de radiologues agréés auprès desquels réaliser l’examen.
Une fois la mammographie réalisée, dans les conditions habituelles, et après avoir vu le radiologue qui realisera éventuellement une échographie complémentaire selon la densité des seins et la présence ou non d’une anomalie à la mammographie (remboursée mais non prise en charge dans le cadre du dépistage organisé) elle fait l’objet d’une seconde lecture par un autre radiologue à qui le dossier est transmis. L’objectif est de porter un regard supplémentaire sur les clichés et éviter ainsi les faux négatifs (résultats faussement rassurants).
La mammographie de dépistage a lieu tous les 2 ans, sauf symptôme particulier dans l’intervalle.
Le programme de dépistage organisé prend fin quand la patiente a 74 ans : à ce stade, un suivi individuel, variable selon le profil de la femme, prend le relais. Le risque continue d’augmenter après cet âge. Le dépistage devra donc être poursuivi au-delà individuellement et de même débuté avant 50 ans individuellement.
Les femmes qui ont des antécédents personnels et/ou familiaux de cancer du sein bénéficient d’un dépistage dans un autre cadre : les mammographies peuvent commencer plus tôt, avec une périodicité annuelle.
Comment se déroule une mammographie de dépistage ?
L’examen a lieu chez l’un des radiologues agréés figurant dans la liste mentionnée dans le courrier d’invitation. Il peut aussi être réalisé dans un autre département chez des radiologues agréés. Ces radiologues doivent réaliser au minimum 500 mammographies par an.
Il est réalisé en position debout et torse nu. Le sein est positionné par le manipulateur radio puis est comprimé quelques secondes par l’appareil entre deux plaques. Cette compression permet de diminuer la dose de rayons administrée et contribue à un meilleur résultat puisque la structure du sein est plus visible en détail.
Les clichés sont réalisés sur les deux seins sous plusieurs incidences, l’appareil pivotant au fur et à mesure de l’examen.
Quels résultats ?
La mammographie dans le cadre du dépistage suppose une double lecture, avec intervention d’un second lecteur radiologue expert, qui s’engage à lire au moins 1 500 mammographies par an dans le cadre de cette activité.
Les résultats définitifs sont donc connus avec un décalage de 2 à 3 mois actuellement.
Comme pour toute mammographie, les résultats sont exprimés à partir d’une classification internationale : le système BIRADS de l’American College of Radiology – ACR. Selon le résultat, qui va de ACR0 à ACR6, une stratégie standard est décidée.